vendredi 21 juin 2013

Pour les clés du bonheur, adressez vous à la concierge.

Je barbotte, farfouille inlassablement, je fais des oeillades de tous les côtés, à la recherche de quoi? Du vrai mon con...
  
À force d'évolution et d'une gamberge tricotée maille par maille au gré du suif où des douceurs m'étant étaient infligées par la vie, j'sus en train d'reflexionner avec ardeur, me d'mandant si l'vrai existe toujours, et s'il est dans l'coinsto ...S'il va s'décider à pencher d'mon côté.

"J'dors qu'd'un oeil moi, pendant qu'ils roupillent j'me frictionne la matière grise chérie. Laissons les politesses aux gens mornes, aux dénoués d'passions, aux platoniques. Ta pogne j'veux l'embarquer avec moi et quand elle s'retrouvera blottie dans la mienne, on aura accès aux grandeurs ma douce."

-Voilà c'que m'avait répondu ton grand-père, quand une première et unique fois, au cours de notre première danse, j'avais détourné la tête d'à peine un poil lorsqu'il c'était approché de quelques centimètres. Impressionnée ou par pudeur certainement, je n'm'en souviens plus à vrai dire. Ce donc je m'souviens c'est d'avoir eu l'impression d'être le centre, le point lumineux d'ce mitan asservi par les crapoteux d'tout genre, car lui me regarder d'une façon qui me faisait vivre mon p'tit... d'une insistance saine qui m'avait fait oublier ma gène, avec ces yeux gourmands il me fixait, presque assez pour me transpercer les prunelles. Je m'sentais scruté par les autres au milieu d'cette piste, au milieu d'ce bouge ou baguenaudé tous les voyous et les gosselines du quartier. Après ces paroles, j'avais fait abstraction de tout, en quelques secondes nous n'étions plus qu'deux, enveloppé par les lumières tendres et l'accordéon rythmé par les doigts secs et longs d'un artiste. c'était la première fois qu'il me parlait. Assise sur une banquette, il passa prés de moi marqua un arrêt et me regarda fixement l'espace de quelques secondes qui semblé duré des plombes. Il restait là, devant moi, il souriait presque autant qu'moi, avec un sourire en coin que j'verrais rarement quittez sa trogne, et une gueule douce, vaporeuse qui semblait toujours dans des rêveries. Pourtant la vie qu'ont tentée d'prendre par le bout qu'on pouvait, sentez pas la barbe-à-papa tu l'imagines... Il était lingé comme un milord avec un costume bleu marine finement rayé d'gris perle, une cravetouse piquée par une perle ramenée à l'éclat d'ses yeux a semi-couvert par le rebord baissé d'un borsalino en feutre gris qui laissé filtrer juste c'qu'il faut de tendresse et d'sincérité. J'aurais l'occase de découvrir qu'il en avait du bagou, mais il ne moufta pas un mot, comme s'il voulait qu'ce moment dure des années... Jusqu'à c'que serré contre son torse, sentant en moi cette pointe ce "qu'en-dira-t-on?" émané, il me bafouilla ces quelques mots qui me mise confiante, reposée et surtout pleine d'espoir."

-"Môme, j'en étais qu'a l'A.B.C d'ma vie quand j'ai berluré la première fois ta grand-mère. Je m'en rappelle comme si c'était maintenant... À c't'époque j'étais déguisé en fagots d'épine avec les gerces tu sais, j'filais pas dans les tendresses, j'dirais même que je m'en badigeonnais les couilles avec le pinceau d'l'indifférence. Mais à sa rencontre j'avais mangé la consigne de toutes mes recommandations, J'voulais pas lui montrer qu'j'étais morgan, avec les nanas tu sais faut toujours leur planquer qu'ont s'en r'ssent pour leurs jolis minois, sinon elles te font monter en haut de la tour St Nicolas et plonger dans l 'port, même à marée basse, ou pire elle te colle au garde à vous pour torcher les mômes, taper la tambouille et toutes les conneries possibles. Mais tout ça avec elle, c'était rideau, je n'pouvais rien cacher, je n'repondez plus de rien, je m'foutais d'tout, de tout sauf d'elle. Tu l'aurais vu mon p'tit, assise sur sa banquette, moi j'avais l'regard dans l'vide et à sa vue il a trouvé quelque chose pour s'raccrocher. Elle avait d'jolies anglaises toutes blonde qui dépasser d'un béret noir, et elle sentez bon seigneur, elle suée l'amour. Ce moment fut presque absent d'jactance, pourquoi parler quand les mots n'viennent pas, je n'arrivais à rien à lui dire, elle non plus, pourquoi?! Parce que l'on savait drôle. On savait qu'elle et moi c'était le béguin carabiné, un amour qui monte, celui qui nous raccrochera à la vie si peu reluisante, celui qui coule, paisible. On a dansé, on s'est embrassé, et ça n'a pas cessé. En preuve mon joli môme, me v'là en train de t'racontait l'histoire de deux jeunes gens que l'futur n'a jamais tourmentée, puisque ensemble, le présent les enchantent."