mercredi 5 mars 2014

Fils à personne.

Laszlo était un p'tit gars qui appréhendait plutôt bien l'tout v'nant, un brillant, un enfant de la balle (pas celle du cirque, l'autre.) Un débrouillard d'première quoi. Il vient d'voir se refermer derrière ces endosses corpulentes de jeune mâle, les lourdes d'une taule pour jeunes délinquants. Mais avant d'rentrer dans l'bisbi et d'lever l'rideau, laisse-moi t'compter la fabuleuse historia de; Laszlo l'délicat.

Né d'une brave femme de mère qu'avait comprise assez vite qu'la Hongrie profonde ne ferait pas qu'du bien à ces rêveries d'grand monde, s'fouta le balluchon sur l'cornet pour sinuer vers le vieux Paname dans ces envies d'sublime ...Faute grave. Elle se retrouva les ribouis dans une merde compacte comme de la siure, si noire qu'elle lui f'sait amèrement regretter le fumé délicat d'ses bouses fleurant les champs Hongrois. Suivant d'la péripétie en veux-tu en voilà nacquît le môme Laszlo, d'un paternel à usage unique qui rejoignait la liste infatigable des fils de renard qu'avait pas oubliait d'être si con que refiler des marrons aux bonnes femmes leurs donnait l'illusion d'être supérieurs en quelque chose... Cette liste-là recensée malheureusement un paquet d'paluches qui avait eu la caresse un peu ferme sur l'visage innocent d'cette femme qui si peu d'temps lui avait servi d'mère, avant d'être un souvenir.

Un peu plus bourrin qu'les autres, c'qui avait suffi... Il l'avait frappé d'un coup d'chourine dans les éponges après lui avoir déboité l'caisson à s'en faire saigner les phalanges, étouffée dans son raisiné, la mater avait subi là son dernier assaut, le dernier coup de tous ceux qui lui avaient arrangé la gueule au fil de ces années. Le dernier, sauvage, moyen-ageux. Laszlo lui, vient de souffler sur sa 8ème bougies, joliment déposé sur un magnifique gâteau fourré aux emmerdes.

Le v'là jouant la grande partie en solo, une partie commencée dans l'immondice avec une seule carte en pogne, celle de la jouer fine, tout dans la souplesse. Car mère nature (celle-ci ne ressemble pas à grand-mère feuillage dans Pocahontas tu l'auras compris.) N'l'avait pas doté d'une armature pouvant envoyer d'l'avoine aux récalcitrants, dès lors les jeux vont c'faire, rien n'va plus. Après la mort tragique de sa pauvre mère s'embourba dans l'affure le joyeux troupeau de dèsassistance social et d'gratte-fafiots promettant au moutard une vie presque équilibrée. Mais le ballotage de smala en smala commencez à lui filer l'tourni, entre ceux qui toléraient sa présence pour gratter un bifton et ceux qui lui f'saient l'coup d'l'éducation catho à grands coups d'trique dans les reins...Le bout d'homme n'demanda pas d'explorer l'sujet en longueur et décarra sans dire merci vers l'inconnu, incertain oui, mais qui humerait certainement meilleur que le bon vivre que lui avait promis le ramassis d'narvalos promu à faire de lui un homme comme eux l'entendait mais cézigue, ce n'est pas dans l'grotesque qui comptaient la jouer, bouffer de la merde certes, mais avec panache.

Il avait pris goût aux horloges paresseuses, après ce début d'partie foudroyant il avait décidé d'prendre son temps. Prendre son temps pour baiser la femme du voisin et lui étouffer un peu d'talbins au passage, prendre son temps pour monter des coups pour vivoter avec d'autres paumés un peu plus cons que lui mais qui absorbé par l'aura dantesque du mouflet l'aurait suivi au bout, et le bout pour eux, n'était jamais loin. Il avait une bonne gueule et l'phrasé enivrant, une attitude détachée presque fataliste qui lui donnez des aises pour embourber l'micheton à sa convenance. Il n'attachait d'importance à rien si c'n'est à prendre soin de n'jouer que par ses propres envies. Et ses envies le firent naviguer d'bonnes femmes sans grand intérêt à ses yeux, en cascades sur les toits d'sa ville pour alléger les bourgeois d'leurs lourde joncaille.

Un jour ensoleillé, brulant, il avait décidé d'aller étouffer un peu d'came dans un joli pied-à-terre d'rupins qu'il pensait inoccupé dans les banlieux chics. Le v'là en route, sans peur ni craintes, le visage sobre, sans émotions. Arrivé d'vant la cagna il esgourda un cri strident, pencha la tête est aperçu une lourde pogne entamée la peau diaphane d'un visage angélique ou l'rouge épais d'une tache de sang juré avec la blondeur fragile de ce bout d 'femme. Stoïque le temps d'une seconde, revenu à ses 8 berges, il enclencha c'que son corps d'enfant n'lui avait pas autorisait, la loi du talion s'empara d'un bras vengeur, le sien. L'image de sa génitrice obstruée tout l'reste. D'une énorme châtaigne il brisa le carreau de la baie vitrée, alpagua l'assaillant et laissa danser ses poings écorchés par les bouts d'verre sur la misérable trogne de cet homme qui n'ferait plus jamais d'mal à qui que ce soit. Assise par terre, l'angélique assistée a la scène sans moufter, laissant pisser le flux ensanglanté d'son pif déboité. Laszlo n'sentit plus aucune résistance sous la puissance de ses coups, la fureur s'estompa, il s'assit près de la môme, un calme choc envahi l'Homme, il sent toutes ces années d'errance l'abandonné, son vide se remplir. Il avait enfin reussi à atteindre tous ces fils à personne, tous ceux qui bandait en cognant la plus belle chose qui fit partie d'sa vie, sa mère. L'oxygène sentait l'fer mouillé, le sang, il respira profondément, attendi les perdreaux dans un silence absolu, Souria à la môme libérée et à un destin sans lâcheté. 4 ans plus tard s'ouvrirent les portes de la geôle et avec elles l'apaisement d'un nouveau départ qui paraissait moins vaseux que le premier.