jeudi 1 mars 2012

La vie en rose.

J'croise la souris, j'commence par la politesse de circonstance;
-Alors môme, quoi d'bavon en ces temps d'crise?
-Oh tu sais c'est pas jouasse, m'répond la petite. J'ai mon julot qu'ai rippé vers les tropiques pour marner...
Du coup moi tu m'connais, je flaire l'affure, et j'la joue évasif, décontracte, le mec qu'a understand que ça s'goupiller correc' pour sa pomme mais qui tend vers la distance voir le mépris. Parce que j'te remémore la situass', c'est une polka qu'j'avais d'ja entamé à la discussion mais qui s'trouver en pour- jacter avec le branque qui la laissé à découvert. Donc j'lui sors quelques boniments genre désolé, tu vas-t'en r'mettre et toute la complainte habituelle, sauf que l'amazone me rétorque la punchline qui m'a tout d'suite fait dégodé, la phrase qui t'fait rentrer l'zboub à l'intérieur, tel l'escargot dans sa coquille.
-Nan mais on est toujours à la colle.
-?
-Ouais, il est parti qu'pour 36 mois, ça va vite passer, puis on s'aime tu sais.
Alors là j'réponds plus de rien. Relation à distance qui z'apelle... Putain celle-là elle est raide, J'sais plus vraiment comment on dit mais y'as un mot pour ça, ces deux mots ont rien à branler l'un à côté d'l'autre. J'me trompe? Attends je développe pour ceux qu'ont la tronche pleine de sable. Une relation, ça laisse supposé qu'y'est du contact, ça veut dire c'que ça veut dire quoi, alors tu vas pas m'faire croire c'est pas d'ja un joli sandwich aux emmerdes quand c'est pas à distance, alors entreprendre le projet alors que l'autre crèche a 15 000 bornes et qu'tu croises Césarin toutes les années bissextiles, excuse-moi de t'l'annoncer comme ça mais mieux vaut s'asseoir sur une pomme de pin plutôt que d'cueillir ces fleurs de connerie et d'en faire un bouquet! Je travaille quand même la môme pour aller dans l 'détail.
-Sinon, t'as pas peur qu'il s'trompe d'adresse ton Roméo? Qu'il arnache une autre pouliche quoi.
La dérangée m'répond avec douceur;
-IMPOSSIB', et tu sais pourquoi, parc'qu'avant d'décarré il m'a offert une bagouse, pi il m'écrit presque tous les jours, il me dit des mots d'amour, des mots de tous les jours, et ça m'fait quelque chose.(elle est pour toi Édith!)
Putain elle a encore plus la berlue que je penser, pauvre amoureuse... Elle est enfumé d'première pendant que cézigue doit prendre ses burnes pour des lanternes magiques, gentiment en train d'se faire une collection d'maladies vénériennes sous le tropique du cancer. La pine complètement rabougrie a force de limer à couilles rabattues, quelle tristesse, autant d'confiance ruiné en quelques pensées obscènes. Elle s'est rangé l'index dans la lucarne pauv' petite, et moi j'la r'garde avec compassion et surtout une vieille envie d'lui faire la rocambole de Milan et l'tabouret Kozakh. La prendre dans mes bras, essuyer la couche de merde qui obstrue ses jolies mirettes... Lui r'donner goût aux élixirs d'amour, m'enfin, profité d'l'affaire ça f'rait mauvais genre, non?
Et puis merde hin, c'qui est pris n'est plus à prendre... Et d'toute façon, j'ai jamais fait ma communion.

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