mercredi 20 juillet 2011

O tempora O mores.

O tempora O mores (C'est du latin ça. Drôle d'époque que ça veut dire.)
Le turf, les bacchantes charmeuses dessinées sous l 'blaire, les goualantes de l'authentique, singulier, vieux Paris. Les douces nuits d'guinche flottées d'accordéon et d'rouge pour les gourmands... Nous parlons là d'un temps révolu où mézigue, bah je m'y s'rais bien vu. Et en brave homme, j'y tiens. Laissons les demi-sels et les gigolos au rabais à leurs tristes av'nirs. Permettez-moi une tentative qui j'l'espère s'ra fructueuse, d'aider l'ascension de vos esprits si chers à mon coeur vers des sphères bien plus romanesques et sophistiquées qu'l'évolution morne d'l'arcan du coin de la rue ou du tapin d'base. Y s'agirait pas d'avoir l'imagination en bandoulière sur c'coup là, les quinquets à l'affût les mecs, les mou de la calebombe sont exclus du voyage, l'caberlot rempli d'sable et dénué d 'rêveries, très peu pour moi. Lamdé & Lessieumic laissez-moi vous parler d'une époque qui évoque sur'ment pour certains l'monde des vioques un peu viceloques, pour d'autres, une vie d'un aut' monde, ou, l'art d'apprécier les bonnes choses...Je m'en vais vous compter (non pas fleurette bien qu'on reste dans l'sujet) l'histoire de nos chers bordels disparus.
Y m'prend l'envie d'jaspiner un peu ce climat-là because, je vous situe l'tableau; Me v'la en train de me colmater la dent creuse autour d'un p'tit frichti avec mon dabe, une rouille de bordeaux, paisible quoi. Passe à c'moment-là à la télé un de ces reportages fait part des bien-pensant sur les maux d'ce monde, en l'occurrence cette fois-là, les bordels chez les espingouins. Du coup, comme deux hommes normaux autour d'un kil de jaja on s'est mis à débagouler c'qui nous passait sur l'coeur à propos d'ce sujet. Donc, les calots en coupe de mousseux, commença la discussion, sans grossièreté inutile vous vous en douterez. Bref, mon vieux m'rappelle alors, qu'mon arrière-grand-mère était tenancière d'un claque vers la rue des voiliers à La Rochelle et pi qu'son frangin qu'était une gueule cassée d'14-18 avait lui aussi son boxon à Mont luçon.

L'frelot d'l'arrière grand-mère avec ses tapins d'vant son claque.

Avec les gagneuses, il est pas beau mon p'tit prince?
V'la donc mes très chèrs, la raison du pourquoi que je cause de ça. Et pour commencer je vais vous causer du 13 avril 1946. Ca vous dit rien ça, l'13 avril 1946 ?! Et bah l'13 avril 1946 Madame Marthe Richard f'ra voter une loi pour la fermeture des maisons closes... Ah on s'en rappellera d'celle-là ! Et l'comble c'est qu'la Marthe qui avait r'çu une éducation tout à fait respectable dans une école religieuse et bah à 16 carats elle vendait son fion la Marthe. Oui, oui! Les yeux qui pétillaient pour un rital qui la vite fait mis au turbin à coups d'trique dans les gourbis à soldats, l'aut' elle a trouvé l'moyen d'choper une veille syphilis de derrière les fagots et d'ce faire virer du boxif parce qu'elle était vérolée. Elle a terminé à Paname à en patiner à longueur d'journée pis entre deux pines elle a rencontré son mari dans un lupanar et a mis une croix sur tout ça. QUEL HONTE ! Elle dira qu'elle fût aviatrice et espionne en 39-45, y'a eu de la controverse autour d'ces dires...mais ça on s'en branle. C'que je veux dire, c'est qu'madame a fini avec des idées d'un autre monde, pi égoïste en plus la radasse, même pas la délicatesse de penser aux autres...Enfin, revenonzen à nos moutons. Elles se blasaient Marie coup d 'sabre, Belle cuisse, Rosa jambe de laine, Titine, Nana, la grimpée, Pépé la panthère... Des femmes qui connaissaient les hommes dans leurs tréfonds, crois-moi qu'tu lui posais un bouquet d'pines sous le pif à jambe de laine elle savait s'en servir. Soulageuses professionnelles qué z'étaient! Une chambre accueillante, où qu'on s'y sent bien. Avec un luxe un brin poussé dans l'excès, le souci du détail, les dorures bien dorées, la descente de paddock en peau d'fesse de lion r 'tourné, le lit maous avec les draps parfumés. Une science de l'amour tout ça. Ou contrairement à c'qu'a tendance à croire le bourrin d 'base, c'était avant tout un lieu d'réunion pour l'homme du monde, les types s'retrouvaient laga pour jaspiner affaires pi si une polka bien balancée venait lui baguenauder un peu trop préès du pal'tot bah, y'avait des chances pour qu'elle finisse par s'faire enjamber la fillette c'est sûr. C'était un peu ça l'projet aussi à vrai dire. Mais qui hélas fût bien vite saboté par l'autre connasse de Marthe. Terminarès pour les émietteuses, les filles de joie, filles d'allégresse, filles d'amour, pierreuses, soupeuses, cocottes, horizontales, escaladeuses de braguette, tapins, biches, pieuvres, aquatiques, demi-castors, célibataires joyeuses, vénus crapuleuses, péripatéticiennes. Terminé pour les putes.

La douce ou amère (ça dépend du point d'vue) époque de 1830-1930, l'âge d'or des claques, des bordels et autres lupanars est terminé... Avec en même temps celui d'ma maquerelle d'arrière grand-mère. Le tapinage a toujours été une affaire de couples. Fille-client, proxo fille, maquerelle-fille, désir-perversion, nuit-fille, alcool-fille... Et bien depuis ce noir jour d'avril 1946 mesdames et messieurs. Le couple a divorcé. Y s'voit maintenant encore en loucedé, mais croyez-moi mes amis. Ça n'a plus la même gueule.

C'est pas tous les jours qu'elles rigolent, parole. (Merci Serge Deft pour la correc'zion !)

1 commentaire:

  1. Un hypothétique lecteur de ces calomnies fort intéréssantes pour des calomnies ..21 septembre 2011 à 11:23

    Mec serieux j'viens de lire les articles précédents et celui la, franchement c'est mortel, amuses toi bien dans ta solitude marine .. Et reviens nous vite !

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